Comme le définit Antoine de Baecque dans son histoire de la marche, je suis un homme du dedans. Un homme du dedans qui a besoin du dehors…
Marcher est un exercice subtil, bien plus élaboré que l’on puisse l’imaginer. Les chemins se lisent par expérience directe, le toucher, la vue, l’odeur. La carte n’est qu’un prélude, le menu avant le festin.
Pour pouvoir écrire dedans, il me faut marcher dehors. Peu importe le lieu… Chemins côtiers ou paysages urbains, le chemin s’interprète comme un livre, une œuvre d’art. Le sentier possède ses propres strates, historiques, sociologiques, émotionnelles. La marche est un paradoxe sans dissonances pour l’homme du dedans : c’est une pratique individuelle qui ouvre sur le monde, les autres… Qu’importe votre allure! Toute compétition ici, se révèle stérile, le sentier est épicurien avant toute chose, sinon il est dépourvu du moindre sens.
Mettre un pied devant l’autre active les neurones et augmente autant la capacité respiratoire que l’intelligence du cœur. Gandhi et Martin Luther King étaient des arpenteurs, des organisateurs de longues marches. Hommes du dedans parcourant l’espace des hommes et des idées, influenceurs du dehors…
Marcher, particulièrement dans la nature, change le regard sur l’humanité et pousse à vivre autrement avec, en filigrane, ce que Thoreau appelle “The wild”, la sauvagerie…
Homme du dedans, homme du dehors, il n’existe pas de dualité, il ne subsiste que l’humanité.
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