Elles ou ils hantent souvent les rayons des solderies pour trouver 3 mètres de papier crépon, une pochette de stylos, une rame de papiers de couleurs , dix paquets de gommettes…
Elles ou ils récupèrent les rouleaux de carton du papier toilette (c’est fou ce que l’on peut fabriquer avec ces petits cylindres), les papiers d’emballage et les vieux magazines pour faire de la pâte à papier… De la terre du jardin, deux trois paquets de semences pour montrer comment la nature peut être splendide.
Elles ou ils trouvent des pistes, des filons, n’attendent pas toujours d’avoir la subvention qui mettra quelques mois à arriver, ils pressent le mouvement en puisant dans leur budget personnel, de bon cœur car le jeu vaut véritablement la chandelle.
Elles ou ils défrichent, déboisent les préjugés, arasent les différences, démontrent chaque jour que la laïcité combat l’obscurantisme et ouvre d’innombrables horizons.
Elles ou ils ne sont pas les gardiens du savoir, elles ou ils ne gardent rien pour eux, délivrent généreusement et sans compter, tentent d’ éclairer la route de milliers de gamins avec de minuscules flambeaux qui irradient parfois toute la vie.
Elles ou ils ne demandent que peu de choses : le respect de leur mission et juste un peu d’aide, la démonstration, par toutes et tous, faite aux petits que seules la connaissance et l’éducation sont les portes à ouvrir pour obtenir la liberté, qu’ il n'existe rien au-dessus que le verbe instruire …
Elles ou Ils hantent souvent les solderies pour trouver la décoration de Noël ou de Pâques pas trop chère afin de rendre le service plus joli et plus gai.
Elles ou Ils organisent pendant leurs trop rares week-ends des kermesses, des goûters, des loteries pour obtenir les trois sous nécessaires à la prochaine sortie à la mer ou au restaurant, pour que les résidents accrochent un sourire à leur attente.
Elles ou ils sont souvent tiraillés entre leur famille à la maison et leur famille à l’hôpital, l’hôpital qui n’est pas une entreprise mais juste un lieu de vie… C’est parfois difficile, c’est toujours difficile…
Elles ou Ils ne demandent que peu de choses : une réelle compréhension et non pas un salmigondis de phrases toutes faites. Elles ou Ils ne sont pas les dépositaires de la santé et du bien-être. Elles ou Ils ne comptent pas le temps, c’est long douze heures de service… Elles ou Ils ne demandent qu’un peu d’aide, la confirmation que seules l’empathie et la compassion sont les portes à ouvrir pour obtenir l’humanité, car il n’existe rien au-dessus que le verbe soigner, sauf peut-être le verbe instruire qui est son parent.
Instruire, soigner… Elles ou Ils ont choisi, disent les esprits étriqués. Mais ce n’est pas un choix, juste une évidence, Elles ou Ils ont parfois des doutes, mais ils avancent parce qu’elles ou ils sont dans le réel, la vie.
Traverser et partager votre vie entre ces deux familles, ceux qui instruisent et ceux qui soignent vous fait évaluer la chance qui est la vôtre. Vous éprouvez comme un regret tardif d’avoir évolué dans un monde artificiel où le paraître supplante l’être. Ce sont Elles et Ils qui m’ont rendu meilleur et qui m’ont enrichi dans ma connaissance de l’autre.
Alors, on s’incline et on dit merci …
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