C’est un de ces matins remarquables, un de ces moments d’exception. L’écran plat insipide et bavard est ici remplacé par la porte-fenêtre donnant sur le parc. Il règne un tel silence que lorsque vous reposez la tasse de café sur le guéridon, vous avez l’impression de faire un raffut d’enfer. Heureusement, il n’en est rien…
C’est d’abord une petite harde de chevreuils, ils viennent brouter l’herbe tendre à l’orée, la mère lève sans cesse la tête, surveillant ses petits… C’est un moment tellement fort que, simultanément, vous avez les poils de bras qui se dressent et les yeux qui piquent. D’un bond, les voilà partis dans la lisière ombragée. Comme un ballet bien dirigé, un père (où une mère…) lézard vient se chauffer les écailles au premiers rayons matinaux et l’écureuil, à distance, lui fait escorte… Le petit rouquin prudent s’est mis à couvert, il a vu avant moi, messire Rapace qui vient inspecter les environs, histoire de compléter son maigre brunch…
Cette scène automnale s’est passée sur l’espace de trois ou quatre minutes, mais elle semble avoir duré une éternité.
C’est pour ces moments là que j’existe, des moments où l’harmonie entre vous et la nature est totale. Rien n’est plus sacré que le vivant…
Les arbres bruissent et s’agitent… On ne les voit déjà plus mais on devine leurs petits locataires discrets et attentifs. Hier soir, en passant devant la fenêtre et en allumant la lampe du couloir, un grand Duc invisible, mais à moins d’un mètre, a fait entendre son cri d’indignation. Pardon Monseigneur, demain nous serons plus attentifs, en n’oubliant pas que… Tout est là… Dehors!
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