Ce n’est qu’un petit frémissement. Le bonhomme hiver a encore deux mois de vie devant lui, il est loin d’être en soins palliatifs … Pourtant, lorsqu’il fait une journée lumineuse, la clarté joue les minuscules prolongations, grappillant minute par minute, le droit de vivre.
La mécanique n’est plus grippée, la carlingue s’est pris trois ou quatre chocs, mais rien qui n’empêche le redécollage… Il suffit d’étoffer un peu les trains d'atterrissage dans les semaines à venir et c’est reparti pour un tour de piste …
Pour l’heure, la remise en forme se fait au milieu des pots de peintures et autres revêtements de sol, ce qui est également une minuscule aventure à vivre. L’escabeau n’est pas le plus barbare des agrès, les projections d’enduits sont plus efficaces que les projections démographiques et mesurer un sol est bien plus intéressant que quantifier des données technocratiques à multiples inconnues. Rien ne vaut le concret, la matière et le travail manuel pour passer la saison hivernale.
La forme physique connaît des hauts et des bas en une infinité de cycles irréguliers. Se remettre en forme est similaire à la pratique du mandala de craie utilisée par les moines tibétains. Un travail patient et rigoureux avant d’effacer l’ensemble d’un coup de pied. Et le cycle recommence … C’est l’impermanence des choses qui donne du prix aux moments paisibles. Sans méforme, comment se réjouir d’être en forme?
Un petit frémissement, une lueur qui perdure… Jour après jour, c’est un bon jour!
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