Ne rien attendre c’est ne rien craindre. Le besoin permanent de se fixer des buts est comparable à la course de l’écureuil dans sa roue. Une fois le tour accompli, l’homme-écureuil revient à son point de départ (c’est là le véritable sens du mot révolution…). Il est simplement un peu plus étourdi mais il n’a rien acquis de particulier. C’est le fantasme entretenu par l’époque, la revendication ultime : croire que la vie de chacun se doit d’être exceptionnelle, remarquable au plus haut point… Le peuple de la vidéo creuse qui n’apporte rien, l’auto-satisfaction d’un monde stérile et sans véritable consistance.
Ainsi s’explique le mécanisme de la mode, cette forme très lente de suicide.Se tenir constamment au courant de faits qui n’auront pas ou très peu d’influences dans la vie quotidienne. S’aligner sur la “vérité du plus grand nombre”, qui est bien souvent un amalgame de rumeurs ou de faits approximatifs qui ont valeur de dogmes… Le poids des fantasmes, une fois de plus. Courir dans une cage circulaire et s’encombrer l’encéphale de notions inutiles et truquées, voilà le destin de Sapiens Sapiens au 21ème siècle. Un exemple significatif réside, par exemple, dans le refus des différentes saisons et de leurs particularités climatiques. Des “invitations” à déprimer en janvier ou des “incitations”à la plainte sur la canicule en août. Le souhait d’un monde où les différences n’existeraient plus, un monde mort…
Être en attente permanente d’une autre vie vous empêche tout simplement de vivre, il faut simplement consentir à sortir de la roue dans un premier temps, et de votre cage dans un second temps. Cesser d’être un homme-écureuil avide d’auto-satisfaction en vidéo numérique. Là, vous tenez quelque chose de tangible, la réalité du monde, ni enfer et ni paradis simplement un horizon à parcourir au pas de la sérénité.
“Plus l'homme a voulu posséder le monde, plus il s'est dépossédé de lui-même.” (Edgar Morin)
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