Accrochés à jadis comme des patelles à leurs moules… C’est souvent l’impression ressentie lorsque je converse (rarement heureusement…) avec certains de mes anciens condisciples de la communale . Fantasmant sur un âge d’or imaginaire où tout était mieux et rejetant absolument tout du présent et de l’avenir… Vantant des technologies obsolètes et des pratiques de vie où le gaspillage et l’individualisme hédoniste ne constituaient que les seules valeurs admises. Confondant liberté sociétale et liberté individuelle et se croyant porteurs d’un savoir omniscient en ce qui concerne la musique, la culture, le cinéma, etc …
Ce spectacle un peu pathétique me rend parfois un peu triste. Le marketing a très bien compris le vivier que représente cette génération. Les anciens combattants du show business arpentent (difficilement…) les planches, des expos sont consacrés à un pauvre gars qui n’en finit pas de mourir… Le cinéma met au pinacle ces populations qui tentent vainement de repousser la date de péremption qui est le lot commun. En plus, ils ont souvent des sous donc c’est une manne pour les maisons de production.
Cette fièvre passéiste me remet en mémoire (qui n’est pas trop mauvaise) certains épisodes de mon enfance. Ce fameux fossé générationnel qui nourrissait les repas et les assemblées familiales. Ces débats stériles où de jeunes chevelus épris de “musique de sauvage” consternaient la génération née entre les deux guerres. La liberté déclamée sous tous les tons et la glorification de la vitesse mécanique pourvoyeuse d’hôpitaux et de cimetières… L’irresponsabilité devenue mode de vie. Les aînés traités de vieux cons… Oui oui. Et bien les jeunes cons de ces années-là sont devenus les vieux cons d’aujourd’hui. C’est une loi universelle! Assis sur leurs souvenirs poussiéreux, ils sont quasiment certains de vieillir encore plus rapidement. Le monde va vite, très vite. Et ce qui semblait impossible il y a encore 10 ans est devenu ordinaire. La seule certitude, c’est la conscience aiguë que les ressources sont beaucoup plus limitées que prévues, et qu’il est temps de changer de notice. Le curseur ne se déplace que dans un seul sens, l’ignorer serait illusoire. Il n’existe pas de bon vieux temps, il n’existe que le temps de la jeunesse. La maturité “éclairée” consiste à comprendre le fonctionnement d’un environnement qui concerne toutes les générations et qui impactera plus longtemps, en toute logique, les générations les plus jeunes. Et, pour les détracteurs de l’époque actuelle, penser que nous vivons sous une méchante dictature est une blague assez usée. Il suffit de réfléchir quelques minutes, sous une véritable dictature, ces mêmes détracteurs seraient déjà supprimés ou emprisonnés sans procès… La seule dictature affligeant ces pseudos martyrs, c’est la dictature de leurs désirs matériels incompatibles bien souvent avec leurs moyens de subsistance… Vieillir n’est pas s’aigrir, et votre expérience n’est pas le garant d’une sagesse qui vous a toujours fait défaut finalement.
Je n’ai qu’un seul credo, même si l’arbitre sifflera forcément la fin du match un jour pas si lointain et que je n’assisterai jamais à la troisième mi-temps, la curiosité. Et après? c’est ce que je dis toujours à la fin d’une histoire …
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