Translate

dimanche 22 janvier 2023

Jour après jour...

 


Ce n’est qu’un petit frémissement. Le bonhomme hiver a encore deux mois de vie devant lui, il est loin d’être en soins palliatifs … Pourtant, lorsqu’il fait une journée lumineuse, la clarté  joue les  minuscules prolongations, grappillant minute par minute, le droit de vivre.

La mécanique n’est plus grippée, la carlingue s’est pris trois ou quatre chocs, mais rien qui n’empêche le redécollage… Il suffit d’étoffer un peu les trains d'atterrissage dans les semaines à venir et  c’est reparti pour un tour de piste …

Pour l’heure, la remise en forme se fait au milieu des pots de peintures et autres revêtements de sol, ce qui est également une minuscule aventure à vivre. L’escabeau n’est pas le plus barbare des agrès, les projections d’enduits sont plus efficaces que les projections démographiques et mesurer un sol est bien  plus intéressant que quantifier des données technocratiques à multiples inconnues. Rien ne vaut le concret, la matière et le travail manuel pour passer la saison hivernale. 

La forme physique connaît des hauts et des bas en  une infinité de cycles irréguliers. Se remettre en forme est similaire à la pratique du mandala de craie utilisée par les moines tibétains. Un travail patient et rigoureux avant d’effacer l’ensemble d’un coup de pied. Et le cycle recommence … C’est l’impermanence des choses qui donne du prix aux moments paisibles. Sans méforme, comment se réjouir d’être en forme?

Un petit frémissement, une lueur qui perdure… Jour après jour, c’est un bon jour!


jeudi 19 janvier 2023

La musique des mots.


Quittant les ombellifères ouvertes au soleil levant ou l’Achillée mille-feuilles séchant sa rosée, Prosopis Annulata part se reposer à l’ombre. Posée sur une épine de Travertin, elle se sait rapide et ne craint pas la pétrification. La nature possède ses propres horloges que nul homme ne remonte.

La richesse de la mélodie des mots… Nous pourrions dire aussi, une abeille, après son butinage,  se pose sur le bord d’une stalactite… Il existe tant de variations …

C’est la richesse du vocabulaire qui donne le ton à la langue, les mots forment un univers que l’on ne finit jamais de découvrir. Un mot précis pour une idée précise, quel bel exemple de concision dans une époque confuse et brouillonne.

Salut Prosopis Annulata, avec un si joli nom, je me garderai bien de t’écraser par mégarde …




 

lundi 16 janvier 2023

La mère de tous les maux


Ne pas choisir une vie à attendre mais préférer une vie à apprendre. Nul besoin de grandes démonstrations pour souligner que la mère de tous les maux reste l’ignorance. L’ignorance et sa sœur, la paresse. L’obscurantisme et son corollaire, la violence, sont des hydres qui ne sommeillent jamais tout à fait. Bertrand Russell, mathématicien, logicien et considéré comme l’un des plus grands philosophes du 20ème siècle, résumait cette carence partagée universellement dans l’humanité en deux phrases : “ L’ennui en ce monde, c’est que les imbéciles sont sûr d’eux et les gens sensés pleins de doutes…”, et “ Ce que les hommes veulent en fait, ce n’est pas la connaissance, c’est la certitude. ”
S’efforcer de ne pas céder aux idées reçues est un entraînement de chaque jour et qui se prolonge  toute l’existence. Faire évoluer son regard et son mode de pensée sur le monde qui nous entoure demande une adaptation perpétuelle car rien, absolument rien, n’est statique. Une telle philosophie demande une caractéristique : l’humilité… J’ai parfois l’habitude de demander à mes interlocuteurs : “Expliquez-moi comme si j’étais un enfant de cinq ans?”, et c’est toujours très intéressant. Nul ne possède le don de l’omniscience, chacun est doté d’une capacité  plus ou moins importante d'imagination, sans imagination pas de savoir, et sans humilité pas de connaissance…  Même si au regard de l’existence humaine qui est un battement de cil à l’échelle du temps cosmique, cette quête est une gageure, elle est, pour moi, une philosophie de vie.
“Tu vois, il n’est jamais trop tard pour apprendre et même si, dans la vieillesse, l’étude n’apporte plus une lumière étincelante mais la flamme vacillante d’une bougie, celle-là est encore préférable à l’obscurité.” Passagère du Silence - Fabienne Verdier


dimanche 15 janvier 2023

8h00 du matin...

 






C’est un de ces matins remarquables, un de ces  moments d’exception. L’écran plat  insipide et bavard est ici remplacé par la porte-fenêtre donnant sur le parc. Il règne un tel silence que lorsque vous reposez la tasse de café  sur le guéridon, vous avez l’impression de faire un raffut d’enfer. Heureusement, il n’en est rien…

C’est d’abord une petite harde de chevreuils, ils viennent  brouter l’herbe tendre à l’orée, la mère lève sans cesse la tête, surveillant ses petits… C’est un moment tellement fort que, simultanément, vous avez les poils de bras qui se dressent et les yeux qui piquent. D’un bond, les voilà partis dans la lisière ombragée. Comme un ballet bien dirigé, un père (où une mère…) lézard vient se chauffer les écailles au premiers rayons matinaux et l’écureuil, à distance,  lui fait escorte… Le petit rouquin prudent s’est mis à couvert, il a vu avant moi, messire Rapace qui vient inspecter les environs, histoire de compléter son maigre brunch…

Cette scène automnale s’est passée sur l’espace de trois ou quatre minutes, mais elle semble avoir duré une éternité. 

C’est pour ces moments là que j’existe, des moments où l’harmonie entre vous et la nature est totale. Rien n’est plus sacré que le vivant…

Les arbres bruissent et s’agitent…  On ne les voit déjà  plus mais on devine leurs petits locataires discrets et attentifs. Hier soir, en passant devant la fenêtre et en allumant la lampe du couloir, un grand Duc invisible, mais à moins d’un mètre,  a fait entendre son cri d’indignation. Pardon Monseigneur, demain nous serons plus attentifs, en n’oubliant pas que… Tout est là… Dehors!



vendredi 13 janvier 2023

Instinct vigilant.



Il n’est pas nécessaire de trouver un sens à la marche du monde. Il suffit de donner un sens et une cohérence à son propre parcours. Pour cela, il suffit d’élaguer… Tailler, trancher, couper, débroussailler tout ce qui vous bouche l’horizon. À la soixantaine bien frappée, si vous avez déblayé le superflu, vous êtes à  l’os, à l’essentiel. Votre horizon épuré de la  brume des illusions est clair et seul le souffle du vent dans les arbres est un discours acceptable. Dans les villes encombrées aux tumultes incessants, les inquiets perpétuels ont perdu leur chemin. La haute mer est l’une  des réponses à cette perpétuelle angoisse, la montagne également… Enfin, la  vraie montagne, pas le décor de carton-pâte,   pompe à fric avec canons à neige et tire-fesses à pognon pour écureuils en mal d’espace. Les grands plateaux déserts sans touristes sonores, bien trop sonores… Uniquement le bruit des branches se délivrant des neiges de la nuit et les traces du blanchon sur la piste.
Mon seul point de vue sur le margouillis permanent reste  l’humour. L’humour envers tout, absolument tout. Sans jugement irrévocable (j’ai dépassé depuis bien longtemps cette vaine agitation), souvent avec la causticité nécessaire pour rendre plus respirable cette époque confuse. J’ai toujours eu horreur des foules et de leurs mouvements, des opinions toutes faites dont l’origine n’est jamais clairement établie. Josef Kirschner a écrit quelque part :
“Tout ce qui contribue à nous faire précipiter nos gestes, à alimenter nos peurs et tout ce qui nous empêche de nous fier à nous-mêmes, est totalement superflu dans nos vies.” C’est une bonne définition pour lutter contre  la moderne médiocratie : cette éphémère illusion dont la fermentation produit    trop de bruits parasites, trop de vaines agitations, trop de confusions, trop de vide… Le vide obscur et stérile, pourvoyeur de “bore out” trop souvent confondu avec le "burn-out", et non le vide bénéfique que l’on rencontre au sein de la nature, celui-là nécessaire…
S’être affranchi de la comédie sociale où le plus grand nombre évolue est un grand privilège et le reconnaître est une  sagesse. C’est la mise en œuvre optimale des cinq sens qui est la seule clef pour mettre fin à sa quête de sens. C’est aussi simple que cela. Perfectionner son instinct vigilant …
“Je ne pense pas que l'attirance pour les lieux déserts , les conditions élémentales et la pierre brute soit inhumaine , je pense au contraire que cela donne à l'être humain une base authentique.
Il existe quelque chose comme un ton de base , parlé, joué ou écrit, que l'on peut entendre tout autour de la terre .
Une fois que l'on s'est accordé à sa longueur d'onde, une grande part de ce que l'on appelle "culture " se révèle de peu d'importance , pour ne pas dire futile ,et sonne creux .
Peut-être toute vraie culture se fonde-t-elle sur ce ton de base et s'élabore-t-elle à partir d'une dimension fondamentale qui est le lieu d'une austère jouissance.” La Maison des marées (Kenneth White)
 

jeudi 12 janvier 2023

Évolution n’est plus révolution…

 

L’une des particularités de ce pays (et elles sont nombreuses…), c’est cette gourmandise pour un conservatisme permanent. La population ne cesse d’accuser les institutions d’immobilisme mais ne tolère absolument aucune réforme, même la plus modeste… Le conservatisme est partagé par l’ensemble des citoyens, un intégrisme renforcé par l’individualisme forcené, ce mal contemporain qui ne cesse d’étendre ses métastases. Le délitement du mouvement syndicaliste en est la représentation. Les syndicats professionnels sont anachroniques et ne  proposent qu’un modèle de société obsolète, vieillot. Reprenant une argumentation appuyée sur un passé lointain où les revendications sociales prenaient leur véritable sens. La nature n’est jamais immobile, le monde de 2023 n’a qu’un très lointain rapport avec le début du vingtième siècle. Le changement n’est pas synonyme de danger, c’est souvent tout le contraire. “L'enfant a envie d'évoluer. L'adulte fait tout pour ne pas changer.” Laurent Gounelle

Lorsque l’on parle de crise psychologique, ce n’est pas exagéré. Constater de la nostalgie chez de jeunes adultes est un signe de déséquilibre sociétal. Le passéiste monopolise la parole et use et abuse de ce droit ad nauseam….  Les modèles politiques et économiques du 20ème siècle ne sont plus conformes. Les sujets d’inquiétude des plus jeunes relèvent de l’environnement  et de la préservation d’une planète aux ressources limitées et non de la défense de la consommation sans fin et du consumérisme effréné de ces quarante dernières années… Et il faut s’en réjouir. Le repli sur soi, l’angoisse entretenue par les partis extrémistes relève du mythe. Les grands combats sociaux font partie des livres d’histoire, c’est un fait qu’il faut admettre. Apprendre à vivre autrement n’est pas synonyme de vivre moins correctement. Cette nation baigne dans d’éternels anachronismes et n’arrive pas à se débarrasser des scories de l’histoire dans sa quête de modernité. Apprécier Germinal de Zola est infiniment honorable, l’honnêteté intellectuelle impose pourtant de replacer les grandes luttes sociales dans leurs contextes. La Chine des mandarins n’existe plus, l’Inde est sur la route des grandes puissances et l’Afrique, lorsqu’elle se sera débarrassée définitivement  de son histoire coloniale, se transformera à son tour… C’est le monde où vivront nos petits-enfants avec ses combats, ses injustices et ses satisfactions mais ce n’est déjà plus le nôtre. “Le secret du changement consiste à concentrer son énergie pour créer du nouveau, et non pas pour se battre contre l'ancien.” Dan Millman



 

mardi 10 janvier 2023

Collecter les battements d’ailes …


Écrire c’est observer et tenter de fixer dans le temps :  un moment, une sensation, un instant fragile et impalpable. C’est une gageure qui rend heureux, une pratique de vie comparable à l’éthique de l’alpiniste : un acte magnifique parce qu’apparemment inutile à la majorité des hommes. On écrit comme on grimpe, on écrit comme on marche, parce que l’on ne peut faire autrement… Et le reste devient superflu.
Il n’y a pas de tour d’ivoire, ni de reclus dominant la cité, c’est un cliché. Uniquement  un certain goût pour la solitude, une solitude bienveillante. Lorsque le monde va trop vite, il est judicieux de s’en abriter le plus possible. Chaque livre ouvert est une rencontre. L’intemporalité de l’écrit est une révélation admirable. Un être humain mort depuis des siècles vous parle… Une femme résidant sous d’autres cieux, dans un autre continent, vous raconte son quotidien. Un livre vous envoie vers un autre livre, comme une embarcation sur la rivière, de rochers en rochers… 
À l’image de Nabokov, collectionneur et spécialiste émérite des papillons, l’écrivain collecte d’impalpables sensations, de fugaces impressions. Fixer un battement d’ailes, c’est déjà le trahir… C’est fragile comme un flocon de neige ou la lumière de l’aube sur la banquise.
“Y-a-t-il une relation entre l'œuvre scientifique et l'œuvre littéraire de Nabokov? Il est difficile de résister  à la tentation de comparer Lolita à un papillon, surtout la Lolita vue à travers l’amour immense et désespéré de Humbert Humbert. …/…  C’est probablement vrai. Nabokov a écrit : “Un écrivain doit avoir la précision d’un poète et l’imagination d’un scientifique.”  Carlo Rovelli - Écrits vagabonds.
C’est la perception de ce  battement d’ailes qui, paradoxalement, donne une juste mesure à la fragilité de l’existence. C’est peut-être pour ces raisons, que l’agitation ambiante semble vaine et sans conséquences? Il est stupide de vouloir contrôler tous les paramètres. Combien de passants rencontrés et usés  de cet épuisement stérile…  Ce n’est pas arpenter et grimper  le glacier qui est inutile, c’est traverser l’existence sans avoir conscience de la chance d’être en vie. 
“Faire ce que l’humain peut, laisser le Ciel faire le reste”. En effet, une fois que les conditions et les chances sont réunies, et que l’homme a réalisé ce qui est en son pouvoir, ce qui ne doit pas venir ne viendra pas, et ce qui doit venir viendra.” François Cheng - L’éternité n’est pas de trop.
Que fait le collecteur de battements d’ailes après la moisson? Il continue inlassablement. Car la récolte n’a pas de fin, si ce n’est celle du moissonneur… Il arpente d’autres chemins, il s’investit dans d’autres quêtes. Il est Don Quichotte sur sa Rossinante marchant vers l’horizon où l’attendent déjà d’autres moulins. On écrit comme on grimpe, on écrit comme on marche, parce que l’on ne peut faire autrement… Et  le reste devient superflu.

“Adieu mon livre, adieu ma page écrite,

Se détachant de moi comme une feuille,

Me laissant nu comme un cliché d’automne.

…/…

Un autre livre, une parole neuve,

Les mêmes mots dans d’autres mariages

Et toujours l’homme et son tapis volant.”  (Icare et autres poèmes - Robert Sabatier)


 

samedi 7 janvier 2023

Brûler ses vaisseaux...





Janvier… Soleil encore furtif et brève clarté, mais minute par minute, on y arrive. Brûler ses vaisseaux, regarder devant et ignorer les adeptes des passions tristes. On éteint les cendres de 2022 retournées à l’humus et on regarde l’horizon du chemin de 2023…
Tout est là, dehors!

 



 


mercredi 4 janvier 2023

Ecureuil...


Ne rien attendre c’est ne rien craindre. Le besoin permanent de se fixer des buts est comparable à la course de l’écureuil dans sa roue. Une fois le tour accompli, l’homme-écureuil revient à son point de départ (c’est là le véritable sens du mot révolution…). Il est simplement un peu plus étourdi mais il n’a rien acquis de particulier. C’est le fantasme entretenu par l’époque, la revendication ultime :  croire que la vie de chacun se doit d’être exceptionnelle, remarquable au plus haut point… Le peuple de la vidéo creuse qui n’apporte rien, l’auto-satisfaction d’un monde stérile  et sans véritable consistance.

Ainsi s’explique le mécanisme de la mode, cette forme très lente de suicide.Se tenir constamment  au courant de faits qui n’auront pas ou très peu d’influences dans la vie quotidienne. S’aligner sur la “vérité du plus grand nombre”, qui est bien souvent un amalgame de rumeurs ou de faits approximatifs qui ont valeur de dogmes… Le poids des fantasmes, une fois de plus. Courir dans une cage circulaire et s’encombrer l’encéphale de notions inutiles et truquées, voilà le destin de Sapiens Sapiens au 21ème siècle. Un exemple significatif réside, par exemple,  dans le refus des différentes saisons et de leurs particularités climatiques. Des “invitations” à déprimer en janvier ou des “incitations”à la plainte sur  la canicule en août. Le souhait d’un monde où les différences n’existeraient plus, un monde mort…

Être en attente permanente d’une autre vie vous empêche tout simplement de vivre, il faut simplement consentir à sortir de la roue dans un premier temps, et de votre cage dans un second temps. Cesser d’être un homme-écureuil avide d’auto-satisfaction en vidéo numérique. Là, vous tenez quelque chose de tangible, la réalité du monde, ni enfer et ni paradis simplement  un horizon à parcourir au pas de la sérénité.

“Plus l'homme a voulu posséder le monde, plus il s'est dépossédé de lui-même.” (Edgar Morin)


mardi 3 janvier 2023

Comme une patelle à sa moule...

 


Accrochés à jadis comme des patelles à leurs moules… C’est souvent l’impression ressentie lorsque je converse (rarement heureusement…)  avec certains de mes anciens condisciples de la communale . Fantasmant sur un âge d’or imaginaire où tout était mieux et rejetant absolument tout du présent et de l’avenir… Vantant des technologies obsolètes et des pratiques de vie où le gaspillage et l’individualisme hédoniste ne constituaient que les seules valeurs admises. Confondant liberté sociétale et liberté individuelle et se croyant porteurs d’un savoir omniscient en ce qui concerne la musique, la culture, le cinéma, etc …

Ce spectacle un peu pathétique me rend parfois un peu triste. Le marketing a très bien compris le vivier que représente cette génération. Les anciens combattants du show business arpentent (difficilement…) les planches, des expos sont consacrés à un pauvre gars qui n’en finit pas de mourir… Le cinéma met au pinacle ces populations qui tentent vainement de repousser la date de péremption qui est le lot commun. En plus, ils ont souvent des sous donc c’est une manne pour les maisons de production.

Cette fièvre passéiste me remet en mémoire (qui n’est pas trop mauvaise) certains épisodes de mon enfance. Ce fameux fossé générationnel qui nourrissait les repas et les assemblées familiales. Ces débats stériles où de jeunes chevelus épris de “musique de sauvage” consternaient la génération née entre les deux guerres. La liberté déclamée sous tous les tons et la glorification de la  vitesse mécanique pourvoyeuse d’hôpitaux et de cimetières… L’irresponsabilité devenue mode de vie.  Les aînés traités de vieux cons… Oui oui. Et bien les jeunes cons de ces années-là sont devenus les vieux cons d’aujourd’hui. C’est une loi universelle! Assis sur leurs souvenirs poussiéreux, ils sont quasiment certains de vieillir encore plus rapidement. Le monde va vite, très vite. Et ce qui semblait impossible il y a encore 10 ans est devenu ordinaire. La seule certitude, c’est la conscience aiguë que les ressources sont beaucoup plus limitées que prévues, et qu’il est temps de changer de notice. Le curseur ne se déplace que dans un seul sens, l’ignorer serait illusoire. Il n’existe pas de bon vieux temps, il n’existe que le temps de la jeunesse. La maturité “éclairée” consiste à comprendre le fonctionnement d’un environnement qui concerne toutes les générations et qui impactera plus longtemps, en toute logique, les générations les plus jeunes. Et, pour les détracteurs de l’époque actuelle, penser que nous vivons sous une méchante dictature est une blague assez usée. Il suffit de réfléchir quelques minutes, sous une véritable dictature, ces mêmes détracteurs seraient déjà supprimés ou emprisonnés sans procès… La seule dictature affligeant ces pseudos martyrs, c’est la dictature de leurs désirs matériels incompatibles bien souvent  avec leurs moyens de subsistance… Vieillir n’est pas s’aigrir, et votre expérience n’est pas le garant d’une sagesse qui vous a toujours fait défaut finalement.

Je n’ai qu’un seul credo, même si l’arbitre sifflera forcément la fin du match un jour pas si lointain et que je n’assisterai jamais à la troisième mi-temps, la curiosité. Et après?  c’est ce que je dis toujours à la fin d’une histoire …


Au commencement…

Un bruit se fit entendre dans le sous-bois, peut-être était-ce une branche. Son craquement sec et sonore piqua la curiosité de l’animal. Pui...