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samedi 3 février 2024

Dis-moi Coucou ?




Février est encore bien loin  de  rendre  son âme grise  au diable. Les chemins creux attendent encore  des jours meilleurs… 

Un peu comme  lorsque  nous visitons une maison inconnue, l’hiver,  fait son mystérieux et  invite pourtant à parcourir les monts. Le Steenmeulen brandit ses longs et maigres bras au pied des Récollets. Il attend que le souffle de la mer du nord se fasse plus doux pour lui tourner la tête. Non loin de là,   se trouve  le lieu-dit « Le Coucou », qui vit très bien pour l’heure  sans en entendre chanter un seul. Il est encore  bien trop tôt pour annoncer le printemps, l’inauguration n’est pas pour cette semaine.

Lorsque je rencontrerai ce plumeux opportuniste  que lui dirais-je sous le doux soleil d’une nature balbutiante? Encore un printemps, encore un chemin…

 Retrouvant la vieille sentence oubliée, parlant la langue de Compère Goupil dans le Roman de Renart, je lui demanderai « Coucou des bois, coucou des champs, coucou des houblonnières. Argarde dans ton livre. Combin qu’j’ai d’temps à vivre. Si te l’sais, dis-moi lu. Si te l’sais pas, apprends-lu. Ou ben j’te frais pende. A la pus haut’branche. »

Rassure-toi mon petit ami ailé, je ne te demanderai rien d’autre que de pousser ton cri dans le creux des bosquets. Comprenne qui voudra, avec ou sans nous, la saison passera. Vent glacial ou pâle soleil, vent du nord ou roses nuées, non loin du lieu-dit « Le Coucou » tournera les longs bras maigres du Steenmeulen et son tic-tac éternel. 

Au creux de l’après-midi d’un  février naissant, je lis quelques mots de ce  vieux compagnon qu’est Maurice Carême, celui que l’on qualifie parfois de poète des enfants comme si c’était là une indignité… Les poètes sont des enfants qui écrivent pour des ombres s’efforçant de ne pas oublier d’avoir été d’idéalistes rêveurs…

Comprendrai-je jamais…


Comprendrai-je jamais ici

Pourquoi je regarde le ciel,

Donne rendez-vous à la lune,

Érige  des tours de Babel

Alors que je reste perplexe

Devant une chauve-souris

Qui met un accent circonflexe

Sur la coupole de la nuit ?

Un oiseau chante, un moulin cliquette et grince, intemporels métronomes de la portée sur laquelle  j’écris. Anodine et imperceptible mélodie qui rythme les pas de ma petite vie. Ma route sinueuse toute en bifurcations, en haltes et en rencontres. Dis-moi Coucou des champs où me mène le sentier ?


 

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