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jeudi 7 juillet 2022

Je rentre chez moi.

 

L’existence… Un entrelacs de sentiers forestiers. Parfois, la piste ne mène nulle part. Parfois, elle débouche sur une route goudronnée jonchée de cadavres d’animaux. Elle peut se perdre dans une clairière paisible, elle coupe et recoupe des chemins déjà parcourus.
         L’existence n’a aucun but, le cheminement parcouru ou à parcourir… Voilà le but. La route et l’arrivée se confondent… Pas de réponses parce qu’aucune question…
         Il y a quelques années, j’avais émis la prétention de commettre quelques chroniques, portraits ou impressions de mon panthéon tout décousu. Inconsciemment ? j’avais rassemblé ces petits textes sous le titre générique de « Chroniques du Houtland ».
         Choix spontané ? Hasard facétieux ? Le fait est qu’aujourd’hui je vais partager mon histoire entre la ville et cette région du Houtland, contrée aux frontières nébuleuses qui a toujours fait partie de mes gènes et hanté mon imaginaire.
         Prédestination ? Accomplissement d’un itinéraire ? Je crois à l’enchainement circassien de la vie. L’univers est une boucle.
         Nous traversons une époque où les gens se déplacent constamment et ce n’est pas une mauvaise chose. Mais, malgré cela, à force d’être de partout, nous finissons par n’appartenir à aucun lieu. Pour tout navire, il faut un port.
         Je suis comme les vieux saules têtards des bords d’étang de cet Houtland millénaire. J’ai de profondes racines, et même si on m’a coupé maintes fois la tête, les jets repoussent toujours, drus et hirsutes vers le ciel de Flandre. Comme le vannier des temps anciens, je continue de tresser les fibres de mes jours. Le panier n’est plus très loin de se terminer, il n’est guère pesant… Quelques mots, deux ou trois émotions, n’est-ce pas suffisant pour exister pleinement ? Alors, je continuerai à parler des grandes chasses sous les frondaisons de la pleine lune et des Nekers hurlants au sein des eaux dormantes. De ce monde étrange décrit par Bosch et Bruegel, racontés par Charles De Coster et Michel De Ghelderode. Car tant qu’il existera des raconteurs d’histoires et des continuateurs de légendes, les sentiers parcourus seront plus vivants.
         Je pousse aujourd’hui cette porte ignorée avec ce poème de Liliane Wouters, Le Journal du Scribe…
« Tu crois posséder, tu n’as rien.
Tu crois avancer, tu n’as pas bougé.
Tu croix habiter, tu traverses.
Tu crois finir, Tu commences. »
Journal du Scribe – Liliane Wouters.
« Ici on parle flamand et français »
Recueil – Francis Dannemark.


Loos, le 26 février 2018.





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